Les changements du référentiel SST 2017 : le malaise

Il y a malaise et malaise.

Déjà mettons nous bien d’accord sur la définition : par malaise, on parle de la victime qui est mal à l’aise, c’est à dire consciente mais pas dans son assiette, un peu bizarre, dans un état inhabituel. Cette situation est probablement l’une des plus fréquentes de l’intervention du SST, et aussi l’une des plus difficiles car très sujette à interprétation… Mais c’est aussi dans cette situation que le SST, par sa proximité et sa connaissance de la victime, est le « meilleur ». Il connait son état habituel (couleur de peau, langage, comportement, etc.) et peut donc facilement déceler son état inhabituel.

Laissez moi vous raconter une anecdote, réelle, cela va de soi :

N’oubliez pas, il y a malaise et malaise.

Il y a la crise d’hypoglycémie et il y a l’AVC. Il y a la fatigue, l’état grippal et que sais je encore, et il y a l’accident cardiaque.

C’est précisément parce que les AVC et les accidents cardiaques sont responsables de près de 80000 morts par an en France qu’ils ont été remis en avant dans le référentiel SST de 2017. Car avant 2017, les signes de ces malaises étaient déjà enseignés, oui, mais pas leurs noms.

Qu’est ce que ça change ? Tout !

Car quand tu dis à un futur secouriste de vérifier les signes de déformation de visage, les propos incohérents, etc., surtout si c’est après le repas, ça rentre par une oreille et ressort aussi sec par l’autre.

Par contre dire AVC ou Accident Cardiaque, ça réveille un léthargique, ça fait se soulever les paupières d’un comateux d’après déjeuner, ça claque les oreilles et active le cerveau en mode écoute attentive.

Qu’est ce que ça change ? Tout.

Car la rapidité d’intervention des secours dépend en grande partie de la rapidité de découverte du malaise. Et plus les signes de ces malaises seront connus de tous (des SST au minimum), plus vite la victime sera prise en charge. Aussi il n’est jamais inutile de refaire le point :

Les signes de l’AVC :

  • la faiblesse ou la paralysie d’un bras
  • une déformation de la face
  • la perte de la vision d’un œil ou des deux
  • une difficulté de langage (incohérence de la parole) ou de compréhension
  • un mal de tête sévère et inhabituel
  • une perte de l’équilibre, une instabilité de la marche ou des chutes inexpliquées

Et ceux de l’accident cardiaque :

  • une douleur dans la poitrine
  • la présence de sueurs abondantes
  • une pâleur du visage

Statistiquement, nous avons beaucoup plus de « chances » de nous retrouver un jour confronté à un voisin victime d’AVC, à un proche subissant un accident cardiaque, qu’à des accidents spectaculaires et visuels (comme le saignement abondant lors d’un attentat par exemple, mais je vous ai déjà livré mes états d’âme dans un précédent article), alors tenons nous prêts et ouvrons les yeux !

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